Hommage à Maria Caulé

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Nous voici donc réunis en ce samedi 13 décembre 2014 autour de toi pour te dire au revoir.

Une cérémonie des adieux que tu voudrais la plus légère et la plus simple possible tant il est vrai que tu parlais de la mort comme on parle de la vie, c’est-à-dire comme quelque chose de naturel et d’inéluctable, une sublime légèreté avec un petit sourire au coin des lèvres, pour nous épargner les larmes et le chagrin que tu t’excusais presque de provoquer.

Cette leçon de vie au seuil de ta mort nous a tous émus et plus encore parce que nous avons été « bluffés » par cette force qui émanait de ta personne, demandant encore des nouvelles des vivants à quelques secondes de ton dernier soupir…

Tu es morte comme tu as vécu, avec cette force et cette détermination formidable de mettre à l’écart cette fin qui se profilait et de lui dire en catalan : « No Pasaran » !

No Pasaran ! C’est toute ton histoire, celle de la défense des valeurs républicaines par la victoire du Front Populaire en 1936, puis celle qui a nourri de triste manière toute ton enfance sous la dictature féroce de Franco en Espagne et plus particulièrement à Barcelone où tu as vécu avec tes parents et ton frère, découvrant avec horreur les atrocités de la guerre civile.

Celle d’une famille décimée par la guerre et la fidélité à ses idéaux puisque ton père sera déporté politique, envoyé en camp de travail dans le Sud de la France, première étape vers le camp de Mauthausen où il y restera 5 ans (de 1940 à 1944).